Broderie

Plein de conseils pour débuter la broderie !

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De mon congé maternité, que j’ai eu la chance de pouvoir prolonger jusqu’aux cinq mois de mon bébé, je retiens évidemment un nombre incalculable de moments merveilleux et d’autres un peu moins rigolos (aaah ces fameux 100 premiers jours !) qui font tout autant partie de notre rencontre mère-fils.

Mais d’un point de vue Do-it-yourselfesque, ce qui restera de cette période un peu hors du temps, ce sont les heures passées à broder. Térence dormant très peu la journée, j’avais besoin de trouver une activité :
facile à démarrer,
– pouvant être interrompue à tout moment,
– qui ne ferait pas de bruit dans notre appartement peu insonorisé,
– et qui ne nécessiterait pas de déballer trop de matériel.

Le cahier des charges était précis ! Pendant plusieurs semaines, j’ai canevassé pour réaliser deux projets, dont j’espère vous reparler ici prochainement. Bien que je trouve le résultat très beau, il manquait un peu de subtilité pour moi, c’est pourquoi je me suis tournée avec grand plaisir vers la broderie au point de croix. En ces temps un peu instables, où chaque journée me faisait vivre un grand-huit émotionnel, la broderie a engendré en moi un sentiment d’ordre et de symétrie très apaisant. Il est vrai que le format que j’ai choisi ne laisse pas une place centrale à la créativité (puisqu’il s’agit de reproduire un modèle), mais plutôt à la technicité et à la minutie. Cependant, le mouvement répété de l’aiguille agissait pour moi comme un doux bercement, et a changé mon rapport au temps de la création, ce qui n’est pas si mal en cette période où la « slow life » est tellement à la mode ! La plupart de mes projets DIY ne me prennent jamais plus d’une ou deux semaines, souvent une seule journée à vrai dire. Le temps de la broderie est évidemment différent, se comptant plutôt en semaines qu’en jours. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir sur internet un projet décomposé en plusieurs étapes, que plusieurs blogueuses s’amusent à réaliser ensemble en respectant des deadlines fixées à l’avance. Et ne parlons pas de ces projets qui s’étendent sur une année, comme par exemple le « Cottage of the month » de Country Cottage Needleworks.

Bref, vous l’aurez compris, la broderie est pour moi une vraie révélation, que j’ai envie de partager avec vous. L’article est un peu dense et regorge de liens, j’espère que vous vous y retrouverez ;-)

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Allez, c’est parti, après quelques mois de pratique,
voici mes conseils pour débuter la broderie !

1/ Choisir son type de broderie : la broderie traditionnelle vs. le point compté

La broderie traditionnelle, aussi appelée broderie libre ou broderie créative, consiste à broder différents types de points sur un tissu où un motif a été reproduit. Voici un tutoriel en images par WikiHow.

Sources : 1 / 2 / 3 / 4 / 5

Pour ma part, j’ai choisi la broderie au point compté pour les raisons citées précédemment (facile à commencer et à interrompre). J’ai trouvé l’article Wikipédia tellement clair et complet que je me permets d’en tirer deux citations pour vous en présenter le principe :


« Le point compté désigne toute forme de broderie où le motif se constitue en comptant une quantité spécifique de points sur une trame régulière, par opposition à la broderie libre. La forme la mieux connue de point compté s’appelle le point de croix. (…) Ce point de broderie en forme de « x » est réalisé d’après un modèle appelé diagramme (…) L’un des types d’ouvrages les plus courants est l’abécédaire. »


« Pour réaliser les points de croix, il existe deux méthodes :
la traditionnelle, où chaque croix est formée l’une après l’autre : xxx xx xxxx par exemple.
la danoise, où l’on brode d’abord les demi-points du dessous à l’aller et les demi-points du dessus au retour pour former les croix : /// // //// à l’aller puis \\\\ \\ \\\ au retour, ce qui donne le même résultat : xxx xx xxxx.

Dans les deux cas, il est important que tous les points se fassent dans le même sens*. Dans un même ouvrage, les deux techniques peuvent être mélangées  : la manière danoise pour les séries de points en ligne, la manière traditionnelle pour les points isolés. »


* Je souligne ce point car lorsque j’ai commencé le canevas, je faisais les croix de façon anarchique, parfois en commençant ma croix en haut à droite, d’autres fois en haut à gauche, ce qui ne donnait évidemment pas un rendu harmonieux.

Sources : 1 / 2 / 3 / 4
(on est loin des modèles vieillots d’antan, pas vrai ??)

Et pour illustrer tout cela, voici une vidéo vraiment très instructive et bien réalisée, qui m’a beaucoup servi au départ :

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2/ Choisir un modèle

Il va maintenant falloir que vous choisissiez le modèle qui vous inspire : petit ou grand format ? figuratif ou abstrait ? projet tout simple ou au contraire ambitieux ?
Pour ma part, j’ai au départ décidée d’être réaliste, et me suis tournée vers de jolis marques-pages. J’ai ainsi pu m’initier progressivement aux techniques de la broderie, en ne me perdant pas dans un format gigantesque, ou dans un projet trop long ou coûteux financièrement (même pas besoin d’acheter du matériel, tout est fourni dans le petit kit). Après en avoir réalisés plusieurs, j’étais certaine que cette activité me plaisait et j’ai pu partir vers d’autres horizons.

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diagramme trouvé sur le site de DMC

– Voici les boutiques en ligne que j’ai le plus consultées, notamment car elles proposent des diagrammes et des fils américains :
Les petits croix de Lucie
Des filles et une aiguille
Le comptoir des fées
Gaerenhuys
Casa Cenina

– Vous pouvez également trouver de nombreux blogs qui mettent en ligne des diagrammes gratuits, ou même le site de DMC, rempli de trésors.

– Je vous encourage à fouiller la section « Loisirs créatifs » de votre librairie car il existe de nombreux magazines de broderie (mon préféré étant « Mains et Merveilles Point de croix » ). Les Editions de Saxes proposent par ailleurs de beaux ouvrages.

– Pour finir, j’ai répertorié sur ma page Pinterest les projets qui me plaisent le plus si ça vous intéresse.

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3/ Se procurer le matériel

Ce qui est chouette avec la broderie, c’est que c’est une activité qui ne nécessite pas tant de matériel que cela. Il vous faudra :

1) des aiguilles à broder (je les préfère à bout rond pour éviter de me piquer)
2) du fil à broder**
3) de la toile (les principales étant la toile Aïda, la toile de lin et la toile Etamine : pour plus de détails, visitez absolument ce blog ainsi que celui-ci pour les correspondances entre tissus).
4) un tambour, ou cercle à broder (j’ai acheté les miens sur Amazon, la qualité n’est pas géniale mais pour commencer, c’est parfait).
5) des ciseaux de broderie (vous savez, ce modèle mythique en forme de cigogne)
6) si vous faites de la broderie traditionnelle, il vous faudra un feutre effaçable à l’eau.
7) pour finir, je vous encourage à utiliser une lampe de bureau, car on se fatigue vite les yeux (j’utilise ce modèle Ikea, qui a le mérite de pouvoir être orienté dans tous les sens et qui n’éclaire pas trop fort l’ouvrage).

tambour

** Note à propos des fils de broderie : On peut être tenté d’acheter des fils moins chers mais dont la qualité laisse en fait à désirer. Résultat : des couleurs qui déteignent, des fils trop fragiles ou qui s’emmêlent facilement. Mieux vaut donc miser sur la qualité, la marque DMC étant l’une des références dans le domaine.

Attention, lorsque l’on achète des diagrammes anglo-saxons, on trouve dans les références des marques de fils peu répandues en France (comme Weeks Dye Works ou Gentle Art par exemple), qui sont disponibles sur internet mais à un prix beaucoup plus élevé. Il existe des tableaux de conversion pour savoir quels fils DMC acheter à la place (ici, ici ou encore ici), mais mon expérience m’a montré qu’ils n’étaient pas toujours fiables.

Le vrai secret, quand c’est possible bien entendu, c’est vraiment de se déplacer en boutique, car les photos sur les e-shop ne donnent jamais une réelle idée de la couleur des fils. Résidant à Paris, je me rends Au Bonheur des Dames dans le 12e, ou au BHV. Pour les modèles anglo-saxons que j’utilise, je me munie des photos de présentation et je choisis moi-même chaque échevette DMC qui me semble correspondre à l’image originale, quitte à varier un peu si le cœur m’en dit. Car c’est là le deuxième secret : rien ne vous empêche de changer de couleurs de fils ! Je vous le disais plus haut, la broderie au point de croix sollicite peu notre créativité, et c’est pourquoi il est justement agréable de personnaliser notre ouvrage en choisissant d’autres teintes que celles préconisées sur le diagramme.

Pour finir, un lien à propos des différents types de fil : Netmadame

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4/ Préparer son matériel

1) Il va d’abord falloir couper votre toile aux bonnes dimensions. Si ces dernières sont sur le modèle anglo-saxons (inches), voici deux liens pour les convertir en centimètres : ici et ici. Chaque diagramme indique la taille finale du modèle au point de croix, à laquelle vous pourrez ajouter quelques centimètres tout autour du modèle pour l’encadrement.

N’oubliez pas de surfiler votre toile, autrement elle s’effilochera à chaque manipulation. Vous pouvez le faire à la main ou à la machine à coudre. Si vous n’avez pas le courage, vous pouvez simplement appliquer du scotch tout autour de la toile.

Ah oui, et dernière précision, ne lavez pas votre toile avant utilisation, cela risquerait de resserrer les trous.

2) Il va également falloir préparer vos fils, en enroulant vos échevettes sur des bobines en carton ou en plastique. Pour ma part, j’ai fabriqué mes bobines tout simplement en découpant le patron suivant dans des feuilles légèrement cartonnées (cliquez sur l’image pour l’agrandir) :

Pour mon prochain projet, je pense que je réaliserai plutôt un organisateur de fils de ce type, en utilisant du papier cartonné et un perforateur à un trou.

3) Je vous encourage aussi à créer une fiche récapitulative des fils à utiliser afin d’y voir plus clair.

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4) Certaines personnes préconisent d’entourer le cercle intérieur du tambour avec un morceau de tissu afin de protéger la toile de broderie.

5) Lisez attentivement votre mode d’emploi jusqu’à la fin, afin de visualiser les différentes étapes qui vous attendent, voire même pour anticiper certaines difficultés. Si les instructions sont en anglais, n’hésitez pas à traduire en français en ajoutant des annotations sur la notice. Pour cela, vous pouvez vous aider de ce guide.

6) Photocopiez votre diagramme ! Vous allez ainsi pouvoir garder l’original au propre, et gribouiller sur la photocopie, ce qui vous sera très utile pour vous y retrouver pendant la réalisation. Certaines personnes en profitent même pour agrandir leur diagramme grâce à la photocopieuse.

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5/ Commencez !

Quelques petites techniques de base :

1- Pliez votre tissu en quatre pour en repérer le centre (le centre de la toile est situé à l’endroit où les pliures se croisent). Puis, sur votre diagramme, repérer les quatre flèches dont l’intersection correspond au centre du dessin. Commencez votre ouvrage à ce niveau-là, autrement vous risquez de mal positionner votre broderie sur la toile et de « déborder » du tissu en cours de réalisation.

2- Pour démarrer, insérez le fil dans le chat de l’aiguille, et piquez cette dernière à l’arrière de la toile. Vous tirez bien sur le fil jusqu’à ce qu’il reste un petit bout à l’arrière. Vous maintenez ce bout avec votre doigt et vous repiquez l’aiguille sur le devant pour faire un demi point de croix. Vous repiquez à l’arrière, comme si vous alliez faire le deuxième demi point de croix. A ce moment-là, vous ne terminez pas votre point de croix, mais vous retournez votre ouvrage et vous passez le petit bout de fil libre dans la boucle en train de se former. Vous tirez complètement l’aiguille et cela coincera votre fil.

3- Pour arrêter, vous passez votre fil à l’aide de l’aiguille sous 3-4 points déjà brodés à l’arrière de votre ouvrage. Quoi qu’il arrive, que cela soit pour commencer ou arrêter, vous ne devez jamais faire un nœud à votre fil car cela se verrait sur l’endroit de votre broderie.

4- Pour éviter que votre fil s’entortille, laissez pendre votre aiguille de temps en temps afin qu’il se déroule.

5- Essayez de ne pas laisser la toile dans le tambour pour une longue durée, cela risque de marquer le tissu. Il vaut mieux l’enlever à la fin de chaque séance de broderie et le repositionner la fois suivante.

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6/ Les finitions

Pas grand chose à ajouter ici (en même temps, j’ai déjà l’impression de vous avoir noyés sous les informations !), si ce n’est qu’une fois votre chef d’œuvre terminé, vous allez devoir repasser votre toile, sur l’envers et avec une pattemouille, histoire d’enlever les traces laissées par le tambour. Et pour finir, vous pourrez encadrer votre broderie et l’accrocher sur vos murs pour l’admirer tous les jours ;-)

J’espère que cet article un peu long vous aura été utile. N’hésitez pas à me contacter si vous avez la moindre question. Je vous montre bientôt mon premier vrai ouvrage au point de croix, patience !

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